Les formes et localisations du psoriasis

Il n’existe pas « un psoriasis » mais « des psoriasis ». Maladie chronique, complexe, elle peut en effet apparaitre sous plusieurs formes d’un patient à l’autre ou s’exprimer différemment pour un même patient tout au long de sa vie.

On distingue actuellement 4 formes de psoriasis: le psoriasis en plaques (aussi appelé psoriasis vulgaire), le psoriasis en gouttes, le psoriasis pustuleux et le psoriasis érythrodermique.

Les formes :

Le psoriasis en plaques

C’est la forme la plus fréquente de psoriasis (plus de 80% des cas). C’est pourquoi il est aussi appelé « psoriasis vulgaire ». Il se caractérise par des plaques rouges, bien limitées, épaisses, recouvertes de squames blanchâtres, qui se situent préférentiellement sur le cuir chevelu, les coudes, les genoux et la région lombaire mais les plaques peuvent aussi se localiser sur d’autres parties du corps.

Le psoriasis en gouttes

Il représente moins de 10% des cas. Cette forme apparaît souvent chez les enfants et les adolescents, à la suite d’une angine. Elle survient soudainement, sous la forme d’une multitude de petites plaques de quelques millimètres de diamètre, principalement sur le tronc. Cette forme de psoriasis peut parfois évoluer vers un psoriasis en plaques.

Le psoriasis pustuleux

Il est caractérisé par l’apparition de minuscules pustules sur des plaques rouges. Ces pustules ne contiennent pas de microbes: elles sont liées à l’intensité de l’inflammation.

On distingue :

  • La forme localisée, qui atteint uniquement les paumes des mains et/ou les plantes des pieds (pustulose palmo- plantaire).
  • La forme qui touche le bout des doigts, avec des pustules qui se renouvellent constamment (acrodermatite continue de Hallopeau).

Le psoriasis érythrodermique : forme généralisée

Elle peut toucher l’intégralité de la surface de la peau sous forme de pustules disséminées sur des zones rouges et irritées (psoriasis pustuleux de von Zumbusch). Elle s’accompagne toujours de fièvre et de frissons. Cette forme généralisée de psoriasis, très rare, est grave et doit être traitée rapidement.

Les localisations :

Chacune des localisations du psoriasis prend une forme assez particulière et nécessite un traitement adapté :

Le psoriasis du cuir chevelu : 50 à 80 % des personnes atteintes de psoriasis ont aussi un psoriasis du cuir chevelu alors que d’autres n’ont qu’un psoriasis du cuir chevelu isolé toute leur vie. Ce psoriasis fait partie des « zones bastions » : cette localisation est particulièrement difficile à traiter. Le psoriasis du cuir chevelu est souvent  très gênant quand il s’étend sur la lisière du front. Visible par les squames qui se détachent et très irritant, ce psoriasis est socialement très gênant pour la personne atteinte.

Le psoriasis inversé (ou psoriasis des plis) : Lorsqu’il est isolé, il est souvent pris à tort pour une mycose (infection par des champignons). Il se présente sous forme de plaques rouges bien délimitées touchant les zones de flexion et les plis (aines, aisselles, nombril, conduits auditifs externes, dessous de la poitrine, plis du ventre ou entre les fesses). Il n’y a pas de squames dans cette forme, celles-ci étant éliminées par la transpiration.

Le psoriasis palmo-plantaire (paumes des mains et plantes des pieds) : ce psoriasis est particulièrement douloureux et difficile à traiter.

Le psoriasis du visage (ou sébo-psoriasis) : ce psoriasis atteint la lisière du cuir chevelu, les ailes du nez et les « plis d’amertume ». Cette localisation visible du psoriasis est souvent très difficile à vivre. La peau du visage est souvent particulièrement fragile.

Le psoriasis unguéal (ou psoriasis des ongles) : ce psoriasis concerne environ 50% des patients. Il est plus souvent associé au rhumatisme psoriasique. Cette localisation peut prendre diverses formes : petites dépressions sur la surface de l’ongle (ongle en « dé à coudre »), décollement, « tâche d’huile » (tâche de couleur saumon qui transparaît sous l’ongle), épaississement ou apparition de stries (dystrophie de l’ongle). Cette dernière forme est souvent diagnostiquée, à tort, comme une mycose de l’ongle. Le psoriasis unguéal est particulièrement gênant tant sur le plan esthétique que fonctionnel. Ainsi, lorsque l’ongle devient friable, attacher un simple bouton de chemise devient parfois impossible.