Fatigue et rhumatisme psoriasique : quelles solutions ?

La fatigue dans le rhumatisme psoriasique

La fatigue est un état d’épuisement, de diminution de force avec une sensation de lassitude, de besoin de sommeil et d’irritabilité. Contrairement à la fatigue normale, la fatigue-symptôme du rhumatisme inflammatoire ne diminue pas avec le repos. Cette dernière peut être évaluée par différents questionnaires.

Le plus simple est l’échelle visuelle analogique (EVA) allant de 0 (aucune fatigue) à 100 mm (fatigue maximale). Cette EVA correspond à la 1ère question du BASDAI, le score d’activité des spondyloarthropathies. La fatigue pouvant être interprétée différemment selon les patients, plusieurs scores ont été développés pour permettre d’évaluer les différentes dimensions de ce symptôme.

Par exemple le FACIT Fatigue (Functional Assessment Of Chronic Illness Therapy) explore les différentes manières de définir la fatigue, le bien-être physique, le bien-être familial et social, le bien-être émotionnel et le bien-être fonctionnel (capacité à faire les choses de la vie quotidienne).

La fatigue est un symptôme important pour les patients et fréquent. En effet, dans la polyarthrite rhumatoïde et les spondyloarthropathies, la fréquence de l'épuisement varie de 42 % à 80 % en fonction des définitions.

Une étude européenne récente a montré qu’en interrogeant en ligne 6 120 patients ayant une atteinte rhumatologique, 57 % des patients atteints de rhumatisme psoriasique décrivaient une fatigue sévère (41 % des patients atteints de polyarthrite rhumatoïde et 45 % de spondylarthrite ankylosante avaient une fatigue sévère).

Cependant, dans une étude française, le sous-type de spondyloarthropathie n’influençait pas le niveau d'épuisement. De plus, celle-ci a un retentissement psycho-social important : elle peut limiter les activités de la vie quotidienne, les relations avec les personnes de l’entourage et la qualité du travail et peut impacter sur la qualité de vie. Dans le rhumatisme psoriasique, plusieurs facteurs pourraient influencer la fatigue : l’anxiété, la dépression, la douleur, le ressenti de la maladie, la limitation des activités physiques, les conditions personnelles et peut-être l’activité du rhumatisme inflammatoire.

Elle peut être l’aboutissement d’un ensemble de dérèglements de plusieurs systèmes de l’organisme : le système hypothalamo-hypophysaire (axe hormonal impliqué dans le stress et le sommeil), le système nerveux central via l’activation de certaines zones du cerveau, le système nerveux périphérique via la dérégulation du système nerveux autonome contrôlant les organes internes et une inflammation excessive chronique.

La prise en charge de la fatigue doit donc prendre en compte tous ces mécanismes. Il est nécessaire de mettre en place des traitements non médicamenteux et médicamenteux.

Parmi les traitements non médicamenteux, nous pouvons proposer :

  • un soutien psychologique voire une prise en charge cognitivo-comportementale permettant d’aider les patients à mieux gérer l’alternance des périodes de repos et d’activité dans la journée ou à améliorer la qualité du sommeil ;
  • le maintien ou la mise en place d’une activité physique soutenue et régulière environ 3 fois par semaine avec l’aide de professionnels (kinésithérapies, médecins rééducateurs…).
  • le but des traitements médicamenteux est de diminuer la douleur et l’activité du rhumatisme inflammatoire. Il s’agit dans un premier temps des anti-inflammatoires non stéroïdiens ou des corticoïdes et dans un second temps du méthotrexate, du léflunomide ou des anti-TNF qui ont montré la preuve de leur efficacité sur la fatigue dans le rhumatisme psoriasique. Parfois il peut être nécessaire d’avoir recours à des antidépresseurs.